Chaque jour, c’est la même litanie de flux d’actifs français entrants et sortants des villes ou traversant des agglos et autres territoires pour se rendre au travail… Véritables enjeux, pour les collectivités territoriales et leurs entreprises (employeurs), la mobilité des actifs est un sujet à connaître et à anticiper.

Alors quelles ont été les évolutions de cette mobilité en 2021 et leurs conséquences ? Décryptage du Baromètre Mobilité & Entreprise 2021 effectué par Alphabet et IFOP*.

Quel bilan en 2021 ? Le covid, la voiture revient en force, 19km en moyenne et la barre des 100 000 habitants

3 moteurs aux changements d’habitudes de mobilité des actifs.

 Conjoncturel : la crise du covid 19, télétravail, flexibilité.

Hormis l’augmentation de l’utilisation de la voiture individuelle (cf plus bas), la crise sanitaire a fait évoluer les mœurs. Flexibilité d’horaires, plus de télétravail, la marche à pied ainsi que le vélo ont augmenté de 3 à 5 points dans les pratiques.

Environnemental : démarche RSE, motivations écologiques individuelles ou collectives

Les raisons écologiques représentent 45% des moteurs pour modifier les pratiques de déplacement. Ce facteur environnemental prend de plus en plus d’importance à l’utilisation des solutions de mobilités alternatives (transports doux, électriques et transport en communs). 

Économique, le moteur toujours présent.

43% des changements d’habitudes de déplacement sont motivés par le coût exponentiel du carburant.  Ce facteur économique  poussent les utilisateurs vers les utilisateurs vers les transports en commun (50%) ainsi que pour les véhicules électriques. Le coût du trajet domicile / travail reste l’un des moteurs principaux aux changements de pratiques.

76% des actifs français utilisent une voiture pour se rendre au travail

Après avoir connu une forte baisse en 2018 et 2019, l’utilisation de la voiture individuelle pour se rendre au travail a, sans surprise, augmenté en 2020 avec 76% des actifs se déplaçant en voiture. Elle reste stable en 2021.

Les Français prennent ainsi plus souvent la voiture seuls …

Cette proportion s’accompagne en effet d’une diminution d’un point des actifs pratiquant le co-voiturage par rapport à 2020. 

Pour les autres formes de mobilités :
• 33% des actifs utilisent des transports « doux » ou « doux électriques » : marche à pied, vélo, trottinette.
En légère baisse par rapport à 2019.

• 20% des actifs utilisent les transports en communs. 
-1 point par rapport à 2020 et –4 par rapport à 2019.

Cette évolution s’explique notamment par le contexte covid qui a donné un coup à la baisse aux transports collaboratifs et aux transports en communs.

19KM – 24 minutes, une moyenne importante pour les Français

Avec la généralisation du télétravail et les conséquences de la crise sanitaire, les attentes des Français ont changé. Actuellement, moins de 15% des français acceptent de faire des trajets de 1H à 1H30 par jour pour se rendre à leur travail [1] … Et de plus en plus (presque 30%) cherchent à réduire ce temps à moins de 30 min ! **

Cette volonté se traduit dans les résultats du baromètre, puisqu’en 2021, la distance moyenne parcourue dans le cadre de la mobilité professionnelle est de 19km. En effet, 64% des actifs effectuent 20Km ou moins pour se rendre au travail.

Moins de 10H par semaine de route .

Pour plus de la moitié des sondés, le trajet quotidien dure moins de 20min. 91% des actifs passent moins de 10H par semaine sur la route du travail.

Les zones urbaines ou rurales sont les plus concernées par ces temps de trajets « courts » (57%) . Dès que le trajet s’effectue entre zones urbaines et rurales, ce temps se rallonge et des différences se creusent.

Un écart en fonction de la taille du territoire : le seuil des 100 000 habitants.

En fonction des régions, des territoires et des offres de mobilités alternatives , les tendances sur le temps de trajets peuvent évidemment différer.

En effet, le baromètre met en lumière que pour les territoires, type agglomération, une différence notable s’observait une fois la barre des 100 000 habitants passée.

Dans ces agglomérations, le temps domicile/travail moyen dépasse les 30 minutes pour 25% des actifs. Cependant, ces longs trajets tendent également à diminuer : ils représentaient 32% des temps en 2020.

Pourquoi le seuil des 30 min et des 20KM sont-ils à prendre en considération ?

D’une part, de plus en plus de français souhaitent réduire son temps de trajet car cela impacte leur bien être personnel mais également professionnel : perte de temps, stress, manque de confort…

D’autre part, la proximité géographique de son lieu de travail devient l’un des critères de choix majeurs pour accepter, refuser ou changer de job. Dans le cadre d’une pénurie de main-d’œuvre généralisée et où toutes les entreprises françaises peinent à recruter, ce seuil prend un poids à ne pas négliger.

guide aide aux entreprises

Comment la collectivité territoriale peut-elle agir ? Rapprochement des actifs des employeurs locaux.

82% des dirigeants de TPE – PME n’arrivent pas à recruter (BPI France 2019).

Actuellement, nous observons des grandes tensions autour des recrutements, avec toutefois un taux de chômage persistant, bien qu’en baisse.

Les actifs veulent se rapprocher de leur lieu de vie pour travailler. Les chômeurs ne veulent pas déménager pour un travail et les jeunes diplômés prennent encore plus la dimension RSE au sérieux.

Pourquoi les employeurs locaux peinent-ils alors à recruter ? Très souvent par manque de visibilité et d’attractivité de leurs offres d’emploi.  Les jobboards présents sur le marché du travail sont souvent peu adaptés aux TPE et PME et avec un prisme national et non pas local. 

Le circuit court de l’emploi, une réponse locale dans l’ère du temps !

Sur le même principe du circuit court, rapprochant consommateur et producteur locaux, le circuit court de l’emploi rapproche les employeurs locaux et les actifs en favorisant

  • la mise en relation candidat/recruteur,
  • la visibilité des offres locales,
  • et l’attractivité employeurs des TPE et PME auprès d’un vivier de candidats à proximité.

Comment faire ?

Une solution est de créer un site d’emploi local via notamment une plateforme digitale collaborative Collectivité/Entreprises/habitants pour développer une démarche locale autour de l’emploi.

Ce site d’emploi local permet notamment à la collectivité  territoriale de prendre en main le sujet de l’aide à l’embauche tout en favorisant la proximité avec ses administrés

Exemple de la Ville de Cambrai

La Ville de Cambrai (59) a décidé de favoriser cette démarche collaborative et local avec sa plateforme, Lokal Job, « Cambrai pour mon emploi » permettant de :

Mettre à disposition des entreprises locales (TPE et PME) un outil de recrutement adapté à leur besoin, simple d’utilisation et ergonomique pour diffuser leur offre d’emploi et gérer leurs candidatures.

Développer la visibilité des emplois à proximité auprès des habitants via des emailings ciblés selon des critères de recherche, à un fil d’actualité (type facebook) avec une animation d’une communauté locale autour de l’emploi.

Favoriser le parrainage d’un proche pour un job à pourvoir localement (sur le principe de la recrutement participatif).

Résultats 1 an après ?

Ils en parlent : La Responsable Recrutement Lidl et Un Cambrésien recruté témoignent de leur expérience